Vendredi 20 septembre

Le cinéma n’a pas attendu la parole pour dialoguer avec la musique. Dès le début du XXème siècle, les voilà comme des amoureux, à s’épauler, se contredire, se souligner ou s’embrasser.

La musique qu’interprètent ici Sophia Domancich et Simon Goubert, ils l’ont imaginée à deux pour dialoguer avec les films de David Lynch lors d’une projection-concert. Deux, tout est bien là. La multiplication par deux qu’entend le mot « twofold » en anglais avive ici de vraies orchestrations cinématiques.

On pourrait avoir envie de voir un film que l’on aime avec une musique différente de la partition d’origine.

Ici, on peut à partir de ce que l’on écoute, imaginer son propre film, puis à chaque nouvelle écoute, encore un autre, et encore un autre, presque infiniment.

Cette musique convoque des images et des histoires dont JE suis l’auteur. Tout est à inventer. Sophia et Simon nous y invitent, si amoureusement.

Intimiste ou exubérant, poétique et discursif, surprenant, en perpétuel renouvellement, sensuel et lyrique, Print développe ses propres cadres d’improvisation, questionne les formes et rythmes, et propose une des musiques les plus personnelles et singulières qui soient. Conjuguant la densité d’une écriture hautement sophistiquée avec l’intensité et l’énergie d’improvisations follement débridées, Print continue de faire de sa musique un petit laboratoire raffiné et poétique où le jazz bouscule ses certitudes.

 

Sophia Domancich piano
Simon Goubert batterie

Le titre choisi fait référence au livre de Christian Bobin, « La Folle Allure » (Gallimard)

« Il nous faut mener double vie dans nos vies, double sang dans nos cœurs, la joie avec la peine, le rire avec les ombres, deux chevaux dans le même attelage, chacun tirant de son côté, à folle allure. Ainsi allons-nous, cavaliers sur un chemin de neige, cherchant la bonne foulée, cherchant la pensée juste, et la beauté parfois nous brûle, comme une branche basse giflant notre visage, et la beauté parfois nous mord, comme un loup merveilleux sautant à notre gorge. »

L’immense compositeur et contrebassiste Riccardo del Fra présente pour la première fois sur scène cette création inédite. 

« Avec cette oeuvre, j’ai voulu créer le portrait musical d’une femme hors du commun qui a eu une influence majeure dans ma vie et qui n’est plus. C’est une traversée du temps, le récit du voyage à travers une époque avec une femme d’une rare beauté. Une muse merveilleuse, jongleuse des extrêmes, rêveuse et clairvoyante, solitaire ou mondaine ; intransigeante, vigoureuse, mais aussi sensible et vulnérable. 

Comme un prisme réfringent, la musique ici peut être mystérieuse et inquiétante, ou sereine et lyrique ; puissante et impétueuse, ou délicate et aérienne. 

Les solistes incarnent les diverses facettes des personnages, dans un dialogue constant avec l’ensemble à cordes où chaque musicien peut faire ressortir sa voix dans un jeu subtil tissé de timbres, de rythmes et de couleurs ». 

Jan Prax saxophone alto et soprano, flûte
Carl-Henri Morisset piano
Riccardo Del Fra contrebasse
Saori Furukawa violon
Gaëlle Anne Michel violon
Alexis Gomez violon
Loic Abdelfettah alto
Jacques Perez alto
Amandine Lefèvre-Maurice violoncelle
Emilie Legrand contrebasse